Projets en mind map
La tête au poisson comprend :
« bouche », le tout début des projets, le moment où l'on rêve ;
« œil », partie visionnaire qui discerne le sens profond du projet ;
« joue » qui correspond à une première vérification de la faisabilité du projet.
La première phase d'ouverture de la « tête » est capitale,
L'important à ce stade est de ne pas laisser échapper les idées, d'être attentif à tout ce qui émerge, de parler sans enjeu. Il s'agit de rêver, en gardant « l'œil » du poisson ouvert sur l'essentiel, de parler, de mûrir les différents objectifs possibles sans se censurer tout en vérifiant grosso modo dans la « joue » du poisson si le rêve n'est pas utopique
En entreprise, cette étape correspond aux discussions de couloir, aux échanges impromptus dans lesquels chacun teste ses idées auprès des collègues, des collaborateurs ou de la hiérarchie. Parfois, cette production d'idées est organisée à l'aide d'un « remue-méninges », nom français du brainstorming, des techniques de la créativité.
Le choix de la situation souhaitée : l'ouïe
La seconde étape d'un projet est celle du choix. Parmi l'ensemble des options rêvées, il s'agit de se décider en faveur d'une seule. C'est un moment difficile car il est aussi celui du renoncement : vivre c'est choisir, et choisir c'est renoncer.
La mise en œuvre
Une fois l'objectif posé et en disposant de suffisamment de critères de réussite pour avoir un cap directeur, il s'agit de mettre le projet concrètement en oeuvre. C'est l'étape du ventre du poisson qui est le royaume des méthodes de gestion du temps. Il s'agit de répondre à la question suivante : « Sachant ce qu'il faut faire et la date à laquelle les choses doivent être faites, comment s'organiser pour y parvenir ? »
Tout ne se déroulera pas comme prévu dans la mise en œuvre, il y aura des imprévus parce que la vie suit son cours, que la réalité change et aussi parce que tout n'a pas pu être étudié à l'avance dans la tête du poisson. Peut-être même faudra-t-il réviser l'objectif, en contenu ou en délai. Mais si les choses ont été suffisamment imaginées dans la tête du poisson, si les choix ont été faits de façon réfléchie en dégageant des priorités dans l'ouïe, le candidat à la saine gestion de son projet s'est donné les meilleures chances de parvenir à la queue. Ce qu'il y a d'intéressant dans l'image du poisson, c'est qu'au fur et à mesure que l'on progresse vers l'objectif, il devient de moins en moins possible de changer le cours des choses. Ce n'est pas une heure avant un départ en location de vacances que l'on peut en changer le lieu, ce n'est pas cinq minutes avant de quitter le bureau que l'on peut s'atteler à une tâche prioritaire qui constituait le cœur de la journée. On se trouve dans une période de fermeture, de la même façon que le ventre du poisson se rétrécit au fur et à mesure que l'on progresse vers la queue.
Atteindre l'objectif, c'est parvenir à la situation concrète que l'on s'était représentée au départ, y compris dans le délai prévu. Cette réussite ne peut bien sûr être pleine et entière que si l'objectif a été établi avec des critères concrets de réussite, sinon on triche. Parmi ces critères, le délai est un facteur important et pourtant, très souvent, on
ne s'en fixe pas. On voudrait parvenir au terme sans se donner de contrainte de temps.
Supposons que le projet se soit bien déroulé. Il a été rêvé avec enthousiasme, choisi avec réalisme et mis en œuvre rationnellement. Tout s'est bien passé et il est parvenu à son terme. Est-ce le succès ? Non, il manque à la fois la satisfaction, le fait de profiter du travail effectué et le chagrin de l'abandon. Satisfaction et deuil du projet.
Satisfaction : nous touchons là un point capital que bien des gens ont de la difficulté à intégrer. Profiter semble honteux, coupable. C'est encore plus vrai au niveau social, en particulier dans les entreprises où cette étape est souvent occultée. Bien des entreprises fêtent certes la fin des projets réussis, ne serait-ce que le jour de l'inauguration pour les projets industriels ou tout simplement par un « pot » pour un travail d'équipe achevé.
L'absence de satisfaction n'est pas seulement « bête », elle empêche aussi de tourner effectivement la page d'un projet.
C'est la seconde fonction de la queue du poisson : accepter l'inéluctabilité du temps qui avance et vivre le chagrin de la fin des projets qui nous rapproche en définitive de notre mort. Peut-être est-ce la raison pour laquelle certains individus ou groupes refusent d'entrer dans la queue du poisson et, dès qu'un projet est terminé, en commencent immédiatement dans un autre. Cette frénésie permet d'oublier.
La méthode du poisson inspiré de l'ouvrage de François Délivré permet de tracer les différentes étapes d'un projet en imaginant que le corps du poisson représente les différentes étapes:
- Le début ou la préparation
- Le corps du projet ou sa mise en oeuvre
- La fin ou l'accomplissement ou le non-accomplisssement
Projet réalisé en mind map